avec: Isabelle Huppert – August Diehl – Tsuyoshi Ihara

par Roberto Tirapelle

Un hymne au voyage et au deuil. Isabelle Huppert drôle, mélancolique et passionnante dans un Japon où cohabitent le visible et l’invisible.

SYNOPSIS

Sidonie se rend au Japon à l’occasion de la ressortie de son best-seller. Malgré le dévouement de son éditeur japonais avec qui elle découvre les traditions du pays, elle perd peu à peu ses repères… Surtout lorsqu’elle se retrouve nez à nez avec son mari, disparu depuis plusieurs années !

Élise Girard, réalisatrice et scénariste française, possède actuellement une filmographie réduite mais absolument digne du plus grand respect. Ses deux premiers films sont des documentaires: l’un sur les Cinémas Action et l’autre sur Roger Diamantis, fondateur du Saint André des Arts: “Seuls sont les indomptés, l’aventure des cinémas Action” (2003) et “Roger Diamantis ou la vraie vie” (2005).

Son premier long métrage « Bellevie Tokyo » (2011) a été très bien accueilli par la critique et le public. A l’occasion de la sortie japonaise de “Bellevie Tokyo”, le réalisateur a été invité par le distributeur local à passer une semaine au Japon, entre Osaka, Kyoto et Tokyo. Il déclare : « A l’époque je n’avais jamais mis les pieds en Asie… Ce séjour, assez court, fut extrêmement important et déroutant pour moi. J’étais la seule Française, entourée de nombreux Japonais. Comme c’est le cas pour le personnage de Sidonie, j’ai rencontré des journalistes, J’ai tenu des conférences de presse, j’ai eu l’expérience toujours bizarre de traduire du français vers le japonais.
Élise Girard poursuit : « Durant cette semaine, j’ai été frappée par l’étrangeté du Japon, le fait que là-bas tout fonctionne comme à la maison, mais pas de la même manière. J’ai aussi été frappé par le silence, ainsi que par la délicatesse des gens. Ce fut une semaine d’émotions très riches mais aussi très nouvelles. Des émotions liées à mille choses, aussi bien aux lieux qu’à la nourriture, à la consistance des aliments.. »

En 2017, après la sortie du deuxième longmétrage “Drôles d’oiseaux”, grâce à une bourse de l’Institut Louis Lumière, Elise Girard séjourne un mois et demi à Kyoto et y écrit le scénario de “Sidonie au Japon”. et retrace le voyage qui inclut un Japon très moderne. Il fréquente l’île de Naoshima, où il explore le célèbre musée Benesse construit par l’architecte Tadao Ando, ​​les sculptures à ciel ouvert de Niki de Saint Phalle ou encore les citrouilles de Yayoi Kusama, symboles officiels de l’île.

“Sidonie au Japon”, présenté en compétition aux XX Giornate degli Autori de la 80ème Mostra de Venise, est un film qui raconte un Japon minimaliste et où les pensées du protagoniste/écrivain sont évidentes : la solitude, la peur de l’inconnu, le processus créatif et les sentiments qui émergent progressivement au cours du voyage. L’histoire continue d’hôtel en hôtel, le voyage en voiture, en train, en ferry, les visites touristiques, le temple Tōdai-ji à Nara, la plus grande construction en bois du monde, le Daibutsu-den, littéralement salle du Grand Bouddha. . Il abrite la statue monumentale en bronze de Vairocana, « l’Illuminateur ».

LE TEMPLE HONEN-IN À KYOTO A l’extérieur des œuvres modernes exposées dans ces jardins, un cimetière ouvre les souvenirs de grands écrivains et intellectuels japonais, comme la cellule du célèbre Jun’ichirō Tanizaki.

Sidonie (Isabelle Huppert) et Kenzo (Tsuyoshi Ihara) commenceront à se rapprocher au cours de la visite, dépassant les frontières culturelles et entrant dans la zone des sentiments. Les voyages de la réalisatrice au Japon l’ont amenée à se confronter aux bizarreries du pays, comme nous l’avons déjà dit, et en ce sens, elle a découvert qu’il y a des fantômes dans le cinéma japonais. Elle a donc créé un fantôme pour le film et pris celui de son défunt mari.

Les acteurs.

Isabelle Huppert est toujours ravissante, une interprétation minimaliste et réfléchie, dotée d’un charisme sans égal même dans le silence. La réalisatrice déclare s’être rapprochée de la grande actrice grâce à sa fille Lolita Chammah qu’elle incarnait dans le film Drôles d’oiseaux. J’ai tout de suite pensé à Huppert comme protagoniste car elle déclare : « Je veux une actrice très française, afin de souligner le contraste avec Kenzo. » « D’abord je n’ai pas das he proposant… – continue Elise Girard – J’ai hésité pendant un an. Et puis le choix dans le but de s’imposer. Tous ceux qui lisaient le scénario pensaient spontanément à elle. Selon la créatrice Isabelle « il y a une star, elle en a choisi plus en fait ». « Son visage est comme un paysage… »

Tsuyoshi Ihara est un acteur japonais avec une bonne filmographie derrière lui. Dans son pays il est bien connu, il joue dans des films, des séries, chante, est mannequin, il est la muse de Yohji Yamamoto… Son interprétation est tout à fait en adéquation avec le contexte du film. Girard « aime beaucoup cette façon étrange de parler… J’aime qu’au cinéma les personnages ne parlent pas comme dans la vie. J’aime que ce soit de la musique.

Équipe technique

Le film bénéficie d’une équipe technique très intéressante. Des magnifiques clichés de la talentueuse Céline Bozon, déjà photographe de nombreux films spécialement destinés aux jeunes réalisateurs, à la musique minimaliste du compositeur Gérard Massini, en passant par la décoratrice Reinhild Blaschke.

SIDONIE IN JAPAN – VIAGGIO IN GIAPPONE
di Élise Girard

Francia, 2023, 95′, colore
Sceneggiatura: Élise Girard, Maud Ameline, Sophie Fillières

Producteur … Sébastien Haguenauer – Coproduit par …Felix Von Boehm, Elena Tatti, Michiko Yoshitake

DISTRIBUTION ART HOUSE FILMS

(Cr Ph Art House Films – LUPA FILM / BOX PRODUCTIONS / FILM IN EVOLUTION / FOURIER FILMS / MIKINO )