Année de production : 2024 – Pays : France – Durée : 109 minutes – Date de sortie : 25.09.2024
Cannes Première 2024
par Roberto Tirapelle
Gaël Morel crée une histoire d’amour, un hymne à la vie qui continue même si le drame est prêt à surgir. Les trois acteurs sont un exemple régénérateur pour la jeunesse. “Un cadeau de leur part et le mien pour vous.”
Synopsis
Emma aime Sammy qui aime Cyril qui l’aime aussi.
Ce qui aurait pu être un marivaudage amoureux à la fin du siècle dernier va être dynamité par l’arrivé du SIDA.
Alors qu’ils s’attendaient au pire, la destinée de chaque personnage va prendre un virage inattendu.
Gaël Morel, réalisateur, scénariste et acteur français, fait partie du Jury Jeunes du Festival de Cannes à l’âge de 18 ans et réalise alors qu’il est destiné à être réalisateur. Ensuite André Téchiné s’offre un rôle dans les « Roseaux sauvages », il vaudra ici une nomination au César du meilleur espoir masculin. Celui de « Roseaux sauvages » est un personnage, François, adolescent introverti et tourmenté, parmi les fracas de la guerre d’Algérie et la découverte de l’homosexualité, un personnage dans lequel le réalisateur a mis beaucoup de lui-même.
Dans le cadre de sa carrière, son deuxième long métrage est tourné en Algérie, « Les Chemins de l’Oued » (2002), une réflexion sur les troubles identitaires et les troubles politiques, qui remporte le Prix de la Critique Internationale au Festival du Film de Toronto. Puis « Le Clan » (2004) est un inventaire des conditions de l’homme, attachées à la sensualité des corps masculins. Pour son quatrième long métrage, « Après lui » (2007) est un film sur le processus de deuil présenté à la Quinzane avec Catherine Deneuve. Dans « Notre Paradis » (2011), il aborde le thème de la prostitution. « Prendre le large » (2017) ) c’est un film sur la délocalisation des travailleurs de France vers le Maroc. Comme on peut le constater, Gaël Morel s’est concentré sur des sujets de drames humains et sociaux et surtout sur les situations identitaires du Sida, souvent meurtrières à cette époque. sur le monde gay dans le Nouvel Observateur.
Avec « Vivre, Mourir, Renaître » Morel met en jeu l’époque du VIH qui bouleverse trois personnes qui s’aiment. En effet, le réalisateur, lors de la présentation du film à Cannes, a déclaré “”Le sujet principal est une histoire d’amour, modifiée et intensifiée par la maladie”. C’est une histoire d’amour sur la vie, une vie qui continue et persiste malgré la tragédie qui la guette. C’est un film que j’espère réconfortant, régénérant.”
Certes « Vivre, Mourir, Renaître » est un film important pour Morel qui retrace l’écriture de son premier film « À toute vitesse », l’une des œuvres les plus marquantes sur ses émotions de ces années-là.
Les Acteurs.
Morel a réuni trois comédiens fantastiques qui trouvent entre eux une parfaite synergie. Il n’y aurait pas de meilleurs mots pour les définir comme le réalisateur : “C’est une égalité “transsexuelle” où trois personnes inventent une sorte de grâce, partagée et partageable, qui sublime les personnages.” L’idée de Morel était que les trois protagonistes incarnaient une mixité de classes sociales : Emma est issue d’un milieu petit bourgeois, Sammy est un prolétaire, Cyril est le fils de la bonne bourgeoisie. Mais ils oublient d’où ils viennent et pensent à leur amour.
Théo Christine est Sammy, un acteur français avec une belle carrière. Son personnage est à la fois audacieux, viril et mélancolique. Il court quand la passion l’envahit et marche lentement quand la maladie menace. Excellent.
Victor Belmondo est Cyrill, un autre acteur avec un grand professionnalisme et une belle filmographie dont il se vante depuis 2015, gérant également bien les séries. Dans son rôle dans le film, il réalise une transformation superlative, passant d’un photographe taciturne à une démonstration d’empathie à la fois envers les acteurs et le public. Il possède un pouvoir de séduction qui se mêle à la bienveillance du regard et à une passion explosive.
Lou Lampros est Emma, une actrice française qui apparaît également dans des longs et courts métrages et des séries télévisées. Dans le film, il parle assez peu mais se fait comprendre par des regards d’une intensité bouleversante et d’une beauté tourmentée qui évoque ses sentiments les plus cachés. Morel la décrit : “D’une beauté fracassante qui lui permet des apartés mystérieux, un quant-à-soi en partie infrangible. Un mélange de légèreté aérienne et d’autorité terrienne.”
Hélyos Johnson, c’est Nathan, le garçon qu’on commence immédiatement à voir à l’âge de quatre ans, fils d’Emma et Sammy, délicieux, un peu rieur et un peu espiègle. Puis il deviendra aussi le fils de Cyril et le réalisateur déclare: “Pour moi, cet enfant avec deux papas et une maman est le devenir absolu du récit, son espoir.”
Musique
Georges Delerue (mort en 1992) est le très célèbre compositeur français dont Morel a tiré deux de ses 350 musiques de film, “Comme un boomerang” de José Giovanni et « Chère Louise » de Philippe de Broca, car ils créent un environnement vivant et rêveur.
Montage
Le montage est également important dans ce film puisque des situations décennales doivent se dérouler en 1h et 45min. Le réalisateur s’est consacré au montage avec Catherine Schwartz, et l’a examiné avec beaucoup d’attention. “J’ai très peur d’ennuyer – déclare Morel – on a donc supprimé des scènes trop molles et favorisé quelques ellipses”.
“Vivre, Mourir, Renaître“
Fiche artistique
Victor Belmondo……………………………..Cyril
Lou Lampros……………………………………. Emma
Théo Christine ………………………………… Sammy
Elli Medeiros……………………………………..Albane
Sophie Guillemin……………………………..Myriam
Stéphane Rideau ……………………………..Daniel
Amanda Lear……………………………………. Leolia
Hélyos Johnson ………………………………..Nathan (4 ans)
Jonathan Hounwanou-Kakon………Nathan (8 ans)
Fiche technique
Réalisateur: Gaël Morel – Scénario: Gaël Morel – Laurette Polmanss – Image: David Chambille – Son: Jean Minondo – Montag: Catherine Schwartz – Décors: Hélène Dubreuil – Costumes: Helena Goncalves – Casting:Antoinette Boulat
Producteurs: Michèle & Laurent Pétin – Production: ARP – Coproductio…ARTE France Cinéma
Avec le soutien de La Région Île-de-France
(cr ph. ARP)
