France- Belgique –  106 min – Mostra de Venise 2025. – Hors compétition

Avec Gilles Lellouche, Adèle Exarchopoulos

par Roberto Tirapelle

Au cinéma, Chien 51  est le nouveau film de Cédric Jimenez, qui explore le thème de l’ordre public et de la police, un thème cher à ses récentes œuvres. Un film spectaculaire, captivant et captivant. Le développement des personnages est moins réussi. Les personnages secondaires sont grotesques. Les deux protagonistes sont à la hauteur de leur réputation.

SYNOPSIS: Paris comme vous ne la connaissez pas (encore). La ville lumière n’est plus et désormais, les habitants sont divisés par zones. De l’ile de la Cité aux banlieues, des privilégiés aux laissés pour compte, personne ne peut échapper à la prospérité de l’intelligence artificielle qui régit la vie de tous. L’IA suprême, c’est ALMA, superpuissance statistique qui, grâce à la police et à une armée de drones, impose la loi dans le pays et traque les potentiels criminels qu’elle identifie. Lorsque Zem (Gilles Lellouche), flic désabusé de la zone 3, va devoir collaborer autour d’un meurtre avec Salia (Adèle Exarchopoulos), brillante agent de la zone 2, toutes les certitudes de ce monde nouveau vont être remises en cause.

Cédric Jimenez, réalisateur, producteur et scénariste français, signe son troisième film, explorant les situations qui peuvent survenir lors d’opérations policières. Avec Chien 51, il complète une trilogie qui comprenait auparavant BAC Nord et Novembre. Comme le montre le synopsis, son film est tourné vers l’avenir, contrairement à ses précédents films, plus réalistes.

L’idée du film est en fait venue du roman éponyme de Laurent Gaudé, paru en 2022 chez Actes Sud. Selon le réalisateur : “J’adore ce roman. Mon co-scénariste Olivier Demangel et moi avons finalement beaucoup divergé. Non pas que certains points du livre nous déplaisent, mais parce que les pratiques littéraires et cinématographiques sont très différentes ; il faut reprendre les éléments fondamentaux du livre, comme les personnages, certains mouvements profonds, et les transposer dans la dramaturgie très différente d’un film.”

À notre avis, Jimenez apprécie le cinéma futuriste et l’utilisation de codes narratifs futuristes, tout en conservant un certain réalisme.

Chien 51 est imaginé comme un thriller policier très contemporain, qui reprend les mots de Sophocle, qui résument la conception du réel et du futur du film : “Nombreuses sont les merveilles, mais rien n’est plus merveilleux que l’homme.” Le film réunit deux personnages très différents, mais aussi deux âmes mêlées de sacrifice, d’émotion et de sentiment.

Le film n’en demeure pas moins tendu, au spectacle persistant, un blockbuster français qui rivalise avec les modèles américains. À cet égard, il fait écho à des films comme Minory Report ou Blade Runner, des références majeures du drame policier de science-fiction. Cependant, le réalisateur insiste sur sa position : « Les références ont tendance à me perturber plutôt qu’à m’aider. Je préfère trouver ma propre voie, même si cela implique de faire des erreurs.» … “C’est un film que je voulais faire.» Le projet était vertigineux, c’était certainement le plus difficile de ma carrière.”


Comme nous venons de le dire, Chien 51 est potentiellement emphatique sur l’impact visuel et scénique et devient un divertissement avec un succès certain auprès du public, mais il s’attarde peu sur les personnages et effleure à peine les sentiments et dans les figures secondaires ils se transforment en ombres grotesques.

Acteurs

Gilles Lellouche incarne Zem Brecht, un policier de la Zone 3. Acteur, scénariste et réalisateur français, Lellouche est un artiste à la carrière bien établie. Il a déjà joué dans BAC Nord. C’est aussi un acteur qui se prête parfaitement à ce genre de film. Il l’a démontré une fois de plus avec un professionnalisme et une sensibilité exceptionnels. Jimenez abonde dans le même sens : ”Gilles est évidemment un partenaire dont je me sens très proche. C’est un acteur extraordinaire, une personne que j’aime profondément.”

Adèle Exarchopoulos incarne Salia Malberg, l’enquêtrice de la Zone 2. Adèle a également une carrière très chargée. Elle a également fait partie du casting de BAC Nord avec Lellouche et a également joué dans L’Amour fou, réalisé par Lellouche lui-même. Sa performance est convaincante, tant dans le rôle de l’enquêtrice que dans sa relation avec son partenaire policier, Zem. Le réalisateur commente ainsi Adèle: “Sur BAC NORD, elle n’avait que quatre jours de tournage, mais j’ai adoré travailler avec elle. Je voulais absolument renouveler l’expérience.”

Les autres seconds rôles, connus pour leur notoriété, comme Louis Garrel, Romain Duris (le ministre de l’Intérieur) et Valeria Bruni Tedeschi, sont plus maladroits que sérieux, mais c’était aussi leur rôle. Heureusement, un certain humour contrebalance l’intelligence artificielle.

Valeria Bruni Tedeschi
Louis Garrel
Romain Duris

Image et Musique

Laurent Tangy, qui a déjà travaillé sur trois autres films de Jimenez, revient à la direction de la photographie, démontrant ainsi sa maîtrise du genre futuriste. Inutile de mentionner ses précédents films, tous caractérisés par des couleurs exaltantes : Emmanuelle, L’Amour et les Forêts et Mascarade.

Il en va de même pour la musique, composée par Guillaume Roussel, autre fidèle de Jimenez. Cela démontre qu’une relation “familiale, d’équipe, de savoir et d’intuition partagée” est fondamentale pour le réalisateur.

Chien 51

Scénario : Olivier Demangel et Cédric Jimenez, d’après le roman Chien 51 de Laurent Gaudé[2]
Musique : Guillaume Roussel
Décors : Jean-Philippe Moreaux
Costumes : Stéphanie Watrigant
Photographie : Laurent Tangy
Son : Gurwal Coïc-Gallas et Cédric Deloche
Montage : Stan Collet et Laure Gardette
Production : Hugo Sélignac
Coproduction : Cédric Jimenez
Production associée : Nicolas Dumont et Antoine Lafon
Sociétés de production : Chi-Fou-Mi Productions, en coproduction avec France 2 Cinéma, Jim Films, Studiocanal, ainsi qu’Artémis Productions et Shelter Prod
Société de distribution : Kinepolis Film Distribution (Belgique) et Studiocanal (France), Pathé Films AG (Suisse romande), VVS Films (Québec)

(cr ph Chi-Fou-Mi Productions, France 2 Cinéma, Jim Films, Studiocanal, ‘Artémis Productions)