Une comédie romantique qui mêle la leçon d’une scénariste et sa vie privée
par Roberto Tirapelle
SYNOPSIS
Noémie retrouve Vincent, son amour de jeunesse, dans l’école de cinéma dont il est désormais
directeur. À travers une masterclass hors norme, elle va apprendre à Vincent et ses élèves que l’art
d’écrire un scénario c’est l’art de vivre passionnément.
Autre film sur le cinéma, notamment sur le scénario réalisé avec une masterclass donnée par un célèbre scénariste dans une école de cinéma de Toulouse, l’ENSAV (École nationale supérieure de l’audiovisuel). Un film sur le cinéma, dans une école de cinéma, une sorte de boîte chinoise au résultat très appréciable, avec une narration simple mais avec un sous-texte de citations et de sentiments qui en font une histoire romantique, une sorte de mélo. Sans oublier le contexte de l’école, les élèves, les visages, les personnalités diverses, les ambitions que dégage l’image de Lubomir Bakchev. Autre aspect à souligner, la bande originale de Vladimir Cosma, compositeur très attaché au réalisateur, qui tantôt ressemble à une symphonie, tantôt évoque des pages de films d’époque français.
Les talents de Frédéric Sojcher, cinquième long métrage du réalisateur français, ont aussi le mérite de ramener à l’écran des acteurs de la trempe des trois protagonistes : Agnès Jaoui (Noémie), certainement la meilleure, aussi parce qu’elle se retrouve avec la partie la plus exigeante du film. Elle est actrice, scénariste, réalisatrice et chanteuse française, avec deux César derrière elle, et au cinéma depuis 1993. Jonathan Zaccaï (Vincent) est un réalisateur, scénariste et acteur belge, une filmographie impressionnante depuis 2000 et Géraldine Nakache (Louison), une actrice, scénariste et réalisatrice française, également avec une large activité cinématographique également dans les Séries. Le réalisateur lui a confié une tâche difficile mais qu’elle interprète avec passion et avec un élan contenu, juste équilibre pour son personnage.
“Le cours de la vie”, librement adapté du livre d’Alain Layrac, “Atelier d’écriture, 50 conseils pour réussir son scénario sans rater sa vie” (Hémisphères, 2019), respecte les règles d’unité, de lieu et d’action, et est étroitement liée à l’activité d’enseignement du directeur. C’est aussi l’occasion pour la protagoniste Agnès Jaoui (Noémie) de reprendre possession d’une histoire commencée trente ans plus tôt, ainsi qu’un engouement pour l’actuel directeur de l’école toujours durant son adolescence dans une école de cinéma. Même la lettre d’amour non ouverte est une métaphore importante d’un point de vue narratif, un lien entre scénario, vie réelle et cinéma.
Voici deux extraits intéressants de l’entretien avec Frédéric Sojcher du dossier de presse du film:
Pourquoi avoir choisi cette école précise?
“Je souhaitais que le film se déroule hors de Paris : cette journée est une parenthèse dans la vie de Noémie, à la fois un déplacement physique et un retour vers son propre passé. De plus, je connaissais l’ENSAV, qui est pour moi la plus belle école de cinéma en France, installée dans un magnifique bâtiment clos datant du XIVème siècle, avec une cour intérieure extrêmement photogénique. J’y ai quelquefois donné des cours et je connaissais son directeur. C’était une expérience intéressante, pour moi comme pour l’ENSAV : faire un film au sein de l’école, c’était comme atelier pratique d’un mois dans la scolarité. Enfin, c’est le premier long métrage de fiction entièrement tourné à Toulouse.”
Vous avez un dispositif musical assez étonnant : aucun des extraits de films choisis par Noémie pour illustrer sa leçon de scénario n’est visible. En revanche, on les « regarde » tous à travers les yeux des étudiants et, surtout, on les entend tous.
“J’ai choisi de faire entendre les films cités plutôt que de les montrer. D’abord, pour une raison prosaïque: cela coûte très cher d’intégrer des extraits dans un film… Ensuite, parce que je travaille la musique, depuis quatre films, avec un grand compositeur qui me fait l’honneur de son amitié, Vladimir Cosma. Sa musique « fait cinéma ». Elle a un pouvoir d’évocation et d’émotion décuplé puisqu’on en voit l’effet dans
le regard des spectateurs.”
Frédéric Sojcher est né le 11 mai 1967. Il est Professeur en pratiques du cinéma à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne où il dirige le Master scénario, réalisation, production depuis 2005.
Le Cours de la Vie
PRODUIT PAR Tabo Tabo Films, Sombrero Films, et Leto Films
avec Agnès Jaoui, Jonathan Zaccaï, Géraldine Nakache et Stéphane Hénon, Guillaume Douat, Célie Verger. Philippe Chatard, Lise Lomi, Romain Debouchaud, Léa Binsztok, Sarah-Cheyenne Santoni, Nastasjia Sojcher, Zacharie Bordier, Dina Alves.
Sortie le 10 mai 2023 in France
(cr ph. film, Tabo Tabo Films, Sombrero Films)