Avec Félix Lefebvre, Anja Verderosa, Suzanne Jouannet, Victor Bonnel
France / 2025 / 105m
(édité par Roberto Tirapelle)
Aurélien Peyre séduit le public et la critique dès ses débuts. C’est une belle mise en scène, portée par une distribution remarquable. Anja Verderosa est une révélation. Le groupe d’amis est fantastique.
SYNOPSIS: Hugo a 19 ans. Comme chaque été, il passe ses vacances sur une île atlantique, dans la petite maison familiale. Mais cette année est différente, Hugo s’est transformé physiquement et arrive accompagné de sa petite amie, Queen, une esthéticienne dont la verve et les longs ongles strassés détonnent avec la sobriété et la timidité du jeune homme. Rapidement, le couple devient l’objet de tous les regards.
Le premier long métrage du jeune réalisateur Aurélien Peyre, Metteur en Scène, Scénariste français, mérite un accueil chaleureux car il signe un film choral qui rompt avec les codes habituels des histoires d’adolescents, si répandues même dans le cinéma français. Tout d’abord, il met en scène un casting jeune et prometteur, et il a également créé une nouvelle venue remarquable, Anja Verderosa, ainsi qu’une mise en scène et un scénario atypiques. Un cinéma fait de gros plans, de regards, de non-dits, de corps qui parlent et se meuvent merveilleusement devant la caméra.
Peyre sort tout juste d’un court métrage « Coqueluche » (2018) et d’un autre précédent « La Bande à Juliette » (2016) dans lesquels il a toujours découvert des protagonistes intéressants.
Hugo, comme on le lit dans le synopsis, tente de traverser l’été en se transformant physiquement, notamment avec l’arrivée de son nouvel ami, beaucoup plus décomplexé que lui. Cependant, la gentillesse et l’amour de Queen pour Hugo parviennent à lui remonter le moral. Mais de vieux amis, hommes et femmes, entrent alors en scène, et une altercation de regards, de paroles et de silences s’engage.
Hugo reste désorienté, tant avec son ami qu’avec ses amis ; il ne trouve pas la reconnaissance qu’il espérait. À la fin, trahisons et larmes s’ensuivent ; les adieux adolescents sont cruels et marquent.
L’idée du film est venue du court métrage précédent, dont le récit était le même, tandis que l’idée du groupe est venue du court métrage « La Bande à Juliette ». Le lieu est idéal : un lieu bien défini, un univers autonome, et l’île offre un décor potentiellement intéressant.
Acteurs

Anja Verderosa est Queen, une actrice française débutante qui n’a joué que dans une seule série télévisée. Elle a été une véritable révélation. Son style est très communicatif, parfois mélancolique. Selon le réalisateur, le casting a été complexe et a duré plusieurs mois. Il commente : « Mon producteur, Bruno Levy, l’a découverte sur les réseaux sociaux. Ayant débuté sa carrière comme directrice de casting, elle a un œil exceptionnel. »
Félix Lefebvre incarne Hugo, un acteur français confirmé. Attiré par le métier d’acteur dès son plus jeune âge, Félix Lefebvre se forme au Conservatoire du VIIIe arrondissement de Paris avant d’intégrer le Cours Florent. Il fait ses débuts en 2018, mais c’est en 2020 que l’habituel Ozon lui offre son premier grand rôle dans « Été 85 », où il incarne un adolescent qui découvre l’amour aux côtés de Benjamin Voisin. Sa performance lui vaut le prix Lumière du meilleur espoir masculin et une nomination au César du meilleur espoir masculin. Une belle carrière l’attend. Il a travaillé quelques mois avant le film. Son jeu est également très physique, exploitant les moments de timidité comme les moments plus expansifs, sans jamais se dépasser.

The Bande
Suzanne Jouannet incarne Colombe, une actrice française en plein essor. Elle a davantage travaillé au théâtre qu’au cinéma, mais son regard est irrésistible, surtout dans ce film. Elle a remporté le César de la meilleure révélation féminine pour « Les Choix de l’Homme » (2022) et celui de la meilleure révélation féminine pour « Le Voyage royal ». À voir absolument.
Marie Bucas-Français incarne Victoire, une autre artiste intéressante à suivre. C’est son premier film, malgré deux courts métrages, mais elle maîtrise parfaitement le jeu devant la caméra, ce qui témoigne de son expérience théâtrale. Elle a également pratiqué la danse et la boxe.
Nolan Masraf incarne Kamil, son deuxième film, après plusieurs courts métrages, séries et téléfilms. Un personnage très important du film, qui joue un rôle majeur dans le soutien du protagoniste. C’est un ami d’enfance sympathique. Nolan a également le don d’être rassurant dans la vie. Sa sagesse offre une perspective merveilleuse au film et à son ami Hugo.
Victor Bonnel incarne Paul, un acteur à la longue carrière, avec au moins six films et un autre prévu pour l’année prochaine. Il a également réalisé des séries télévisées remarquables et un nombre exceptionnel de courts métrages. Dans le film, il parle peu, comme tous les autres, mais pose des regards silencieux et intenses.
Les autres sont Sarah Henochsberg, actrice, Productrice déléguée, Réalisatrice, Scénariste, Directrice de production, et Jules Porier, acteur et réalisateur.
Le casting technique
Inès Tabarin, la directrice de la photographie, a réalisé un travail remarquable et précis, notamment sur le personnage principal féminin, Anja, car un personnage comme elle peut facilement devenir cliché comme tant d’autres. L’érotisation a été évitée.
Une autre figure artistique du film est Maud Geffray, compositrice et DJ française de musique électronique. Elle est tout aussi intéressante pour la richesse de ses compositions musicales et de ses DJ sets, influencés par la musique électronique. Après des études de cinéma à la Sorbonne, Maud Geffray a toujours entretenu un lien étroit avec l’image et la musique. C’est donc tout naturellement qu’elle compose des bandes originales pour des films et des documentaires, tant pour le cinéma que pour le monde de l’art. Dans le film, elle a créé un univers musical captivant et onirique. Lumière et ombre.
L’EPREUVE DU FEU Un film d’Aurélien Peyre
Scénario : Aurélien Peyre et Charlotte Sanson
Musique : Maud Geffray
Décors : Colombe Montias
Costumes : Chloé de Nombel
Photographie : Inès Tabarin
Son : Gaël Eleon, Benoît Hillebrant, Margot Testemale et Agathe Poche
Montage : Ludivine Cambus
Production : Bruno Levy
Production associée : Julie Lescat
Société de production : Move Movie
Société de distribution : Paname Distribution