Année de production : 2025- Pays : France – Durée : 118 minutes- Date de sortie : 01.10.2025
Sélection officielle 2025 – Cannes Classics
Avec MARINA FOÏS – ROSCHDY ZEM
édité par Roberto Tirapelle
Le grand réalisateur français revient sur l’histoire d’amour entre Montand et Signoret. Une performance surprenante, signée par un duo d’acteurs intenses. Marine Fois est supérieure à tous.
SYNOPSIS: Elle l’aimait plus que tout, il l’aimait plus que toutes les autres. Simone Signoret et Yves Montand étaient le couple le plus célèbre de leur temps. Hantée par la liaison de son mari avec Marilyn Monroe et meurtrie par toutes celles qui ont suivi, Signoret a toujours refusé le rôle de victime. Ce qu’ils savaient, c’est qu’ils ne se quitteraient jamais.

Le retour de la réalisatrice, scénariste, dialoguiste, actrice et productrice française Diane Kurys à Cannes était très attendu, notamment avec un biopic audacieux sur le couple emblématique du cinéma français, Montand et Signoret. La réalisatrice n’avait pas participé au festival depuis UN HOMME BIENVEILLANT en 1987, une coproduction avec un casting de haut niveau, en compétition. Elle avait auparavant fait un retour critique avec COUP DE FOUDRE en 1983, qui avait remporté de nombreux prix. Diane Kurys s’était imposée dès ses débuts en 1977 avec DIABOLO MENTHE et a depuis mené une longue carrière de productrice et de comédienne. Son quinzième film, MOI QUI T’AIMAIS, dont nous parlons aujourd’hui, a reçu un accueil quelque peu controversé. Après tout, les biopics sont un sujet difficile à aborder, tant pour le type de narration que pour les interprètes qui concrétisent son idée.
En parlant d’idées, comment Daine Krys a-t-elle décidé de s’attaquer à ce film ? Tout d’abord, la réalisatrice explique avoir été particulièrement fascinée par Signoret, qui suscitait chez elle une fascination pour la force et la fragilité. Le travail préparatoire a été très long, cinq ans de recherche, car la cinéaste en savait plus sur Montand que sur Signoret. Elle a commencé par l’autobiographie de Simon, publiée en 1976, un an avant les débuts de Kurys. À ce moment-là, la réalisatrice s’est associée à Martine Moriconi, également scénariste de Sagan, et elles ont commencé l’écriture. Elles ont recherché tous les matériaux disponibles, et l’écriture, comme les recherches, ont duré, comme nous l’avons dit, cinq ans.
L’idée de Kurys n’était cependant pas d’imiter les visages et les corps des deux acteurs légendaires, mais de raconter une histoire d’amour. En effet, la première scène du film s’ouvre sur les deux acteurs se maquillant dans leurs loges, l’interview à Hollywood, puis douze ans plus tard.
Le film raconte l’histoire de leur relation dans les dernières années de leur vie. Selon la réalisatrice, elle a trouvé cet aperçu de leur vie bien plus intéressant, où ils sont toujours ensemble malgré les trahisons. Leur engagement politique et le plaisir de recevoir leurs amis, qui continuaient de leur rendre visite, n’ont jamais diminué.
Les détracteurs du film tentent de souligner le manque de ressemblance entre les acteurs choisis et le duo Montand/Signoret, mais même cet aspect ne nous convainc pas entièrement, car même dans un biopic, l’acteur ne doit pas être une copie conforme de l’original. Et comme nous l’avons entendu dans les notes du réalisateur, la ressemblance n’était pas essentielle à l’idée originale. Au contraire, le résultat est un retour au mythe, très juste, très romantique et très séduisant.

Acteurs

MARINA FOÏS incarne Simone Signoret. FOÏS est une actrice formidable qui mène une carrière remarquable, débutant avec ses débuts dans Casque Bleu en 1993 et se poursuivant avec sa performance sur scène dans L’École des femmes de Molière en 1986. Elle a joué au moins neuf fois à Cannes, dont deux films cette année seulement. Outre Moi qui t’aimais, elle a également joué dans LA FEMME, LA PLUS RICHE DU MONDE de Thierry Kliffa, hors compétition. Concernant la ressemblance, Marine Foïs avait manifestement une admiration infinie pour la star, car elle comprenait tous ses aspects. C’est une femme qui, malgré ses difficultés, souffre de ses blessures : l’alcoolisme, le tabac, l’arrogance. Dans ce cas précis, elle est au-dessus du lot. Comme le confirme Kurys : « Seule Marina Foïs pouvait être Signoret. Il y avait quelque chose dans son regard. Dans sa personnalité. Dans sa voix. C’était elle.» … « Sa façon de parler, ses gestes, la flamme dans ses yeux, la mélancolie, l’émotion et, surtout, l’intelligence. Comme je l’avais d’abord soupçonné, c’était Simone. »
ROSCHDY ZEM incarne Yves Montand. Zem, acteur, réalisateur et scénariste franco-marocain, est un autre artiste monumental. Si des doutes subsistaient quant au choix de cet acteur pour incarner Montand, ils se sont portés sur Zem lui-même, mais il a finalement surmonté ces hésitations avec la force d’un professionnel. Il s’est investi avec acharnement dans ce rôle. Il a également présenté deux films à Cannes cette année. Outre Moi qui T’aimais, il joue également dans 13 JOURS 13 NUITS, livrant une performance extraordinaire dans un rôle qui lui convenait parfaitement. Sa présence au Festival compte onze films, ce qui donne une idée de son talent. Nous pensons qu’il a exploité tout son potentiel pour incarner Montand, et nous pouvons dire qu’il parvient à capturer physiquement le charme du chanteur-acteur légendaire. Il a également fait preuve d’un phrasé impeccable et a même tissé des liens affectueux avec sa partenaire. Comme l’explique Kurys : « Roschdy a réussi à trouver quelque chose d’assez indéfinissable dans le personnage, un peu dans sa façon de parler, bien sûr, mais surtout dans ce qu’il est au fond, dans sa vérité et aussi dans son imaginaire. »

Le reste de la distribution
La Compagnie des amis est vraiment magnifique et extravagant. Tout cela grâce à la directrice de casting Élodie Demey, qui a eu de nouvelles idées pour le casting. Ils ont dû se replonger dans la chronologie du film, qui débutait en 1974, année où Corneau devait tourner Police Python 357, et le réalisateur a demandé à Simon d’y jouer un petit rôle. Alain Corneau incarnera SÉBASTIEN POUDEROUX, acteur de cinéma mais aussi comédien de théâtre à la Comédie-Française. Pour Trintigant, c’est Timothée de Fombelle, écrivain réputé pour la jeunesse et les adultes, mais aussi grand dramaturge, qui a été choisi. Pour Catherine Allégret, fille d’Yves Allégret et de Simon Signoret, c’est Raphaëlle Rousseau, comédienne de théâtre réputée, qui a été choisie. Elle offre une interprétation précise, très déterminée, avec sa voix rauque. Pour la gouvernante, c’est Cécile Brune, comédienne connue de la Comédie-Française, qui a été choisie. Thierry de Peretti excelle dans le rôle de Serge Reggiani, autre acteur, metteur en scène et régisseur de renom. Il excelle à équilibrer la relation de couple et à entretenir son amitié avec Simon. Enfin, il y a aussi Nadine Trintignant, interprétée par Léonor Oberson, et François Périer dans le rôle de Vincent Colombe.

Photographie
Philippe Rousselot, un vieil ami de Diane Kurys avec qui elle avait travaillé sur le film Diabolo Menthe, fut appelé comme directeur de la photographie. Fort d’une solide expérience, il apporta sur le plateau son expérience (il a travaillé avec des réalisateurs de renom comme Patrice Chéreau et Tim Burton) et sa connaissance de l’époque, trouvant la lumière parfaite.
Musique
Comment ne pas s’incliner devant l’excellence de Philippe Sarde ? Après tout, Diane Kurys affirme avoir écrit toutes les chansons mentionnées dans le film, y compris, bien sûr, « Moi qui t’aimais ». Comment ne pas solliciter sa contribution ? Et ce fut le cas.
Direction artistique
Le travail du directeur artistique Maxime Rebière, qui a précédemment travaillé avec Diane Kurys, était également intéressant. Selon le réalisateur : « Il crée l’atmosphère du film et supervise toute la dimension visuelle, du maquillage à la coiffure. Il réalise de nombreux dessins de tous les décors et costumes, ainsi que sur ses storyboards. »
C’était agréable de revoir la place Dauphine et le quai des Orfèvres, le restaurant Paul, où le couple déjeunait habituellement, Chez Prunier, au café Fleurus.
Le film se termine sur le thème « Choisir la vie » avec un orchestre :
Violon solo : Sarah Nemtanu, Piano et Guitare solo : Dominique Spagnolo, Clarinette solo : Stéphane Chausse, Violoncelle solo : Grégoire Korniluk
Fiche Technique
SCÉNARIO Diane KURYS et Martine MORICONI
AVEC LA COLLABORATION AU SÉNARIO Sacha SPERLING
MUSIQUE ORIGINALE Philippe SARDE
IMAGE Philippe ROUSSELOT afc, asc
SON Ahmed MAALAOUI, Emmanuel AUGEARD
et Christian FONTAINE
MONTAGE Manuel DE SOUSA
DIRECTEUR ARTISTIQUE Maxime REBIERE
DÉCORS Tony EGRY
COSTUMES Thierry DELETTRE
MAQUILLAGE Emma CHICOTOT et Mathilde JOSSET
COIFFURE Milou SANNER
PRODUCTEUR EXECUTIF Claude FENIOUX
DIRECTEUR DE PRODUCTION Olivier SARFATI
PRODUCTEUR DÉLÉGUÉ NEW LIGHT FILMS
UNE COPRODUCTION FRANCE 2 CINÉMA, ALEXANDRE FILMS,
PANACHE PRODUCTIONS,
LA COMPAGNIE CINÉMATOGRAPHIQUE
AVEC LE SOUTIEN DE CANAL+
AVEC LA PARTICIPATION DE CINÉ+ et FRANCE TÉLÉVISIONS
AVEC LE SOUTIEN DU CENTRE CINEMATOGRAPHIQUE ET DE l’IMAGE ANIMÉE
EN ASSOCIATION AVEC SOFITVCINE 12
VENTES INTERNATIONALES PLAYTIME
DISTRIBUTION FRANCE PAN DISTRIBUTION
Artistes
MARINA FOÏS Simone Signoret
ROSCHDY ZEM Yves Montand
THIERRY DE PERETTI Serge Reggiani
VINCENT COLOMBE François Périer
RAPHAËLLE ROUSSEAU Catherine Allégret
CÉCILE BRUNE Marcelle
SÉBASTIEN POUDEROUX Alain Corneau
LEONOR OBERSON Nadine Trintignant
TIMOTHÉE DE FOMBELLE Jean Louis Trintignant
YUVAL ROZMAN Moshé Mizrahi
NICOLAS GRANDHOMME Claude Sautet
MARINE ARENA Muriel


(cr ph New Light Films)