Année de production : 2025 – Pays : France – Durée : 105 minutes – Date de sortie : 08.10.2025
Festival de Cannes – Competition
Avec Guillaume MARBECK (Jean-Luc Godard) – Zoey DEUTCH (Jean Seberg) – Aubry Dullin (Jean-Paul Belmondo)
par Roberto Tirapelle
Richard Linklater revient à Cannes, capturant la vision d’une génération de cinéastes libres et dynamiques qui ont marqué une époque. Aujourd’hui encore, le réalisateur et ses acteurs perpétuent cette passion et cette jeunesse, vendant des exemplaires du New York Herald Tribune sur les Champs-Élysées.
SYNOPSIS: Ceci est l’histoire de Godard tournant À bout de souffle , racontée dans le style et l’esprit de Godard tournant À bout de souffle .
Cela fait 19 ans que Richard Linklater présentait Fast Food Nation (2006) en compétition au Festival de Cannes, un film sur le côté obscur des chaînes de restauration rapide américaines. La même année, il présentait également son film, A Scanner Darkly, dans la section Un Certain Regard du festival de Cannes, entre autres. Richard Linklater, réalisateur, scénariste et producteur américain, est considéré comme l’un des meilleurs réalisateurs du nouveau cinéma américain. Réalisateur assidûment tourné vers l’expérimentation narrative, il n’a jamais eu peur des obstacles.

Avec Nouvelle Vague, en compétition à Cannes 2025, Linklater retrace les coulisses du premier film de Jean-Luc Godard, À bout de souffle, tourné en 1959. Linklater commence le récit quelque temps plus tôt, alors que le Festival de Cannes battait son plein, encouragé par François Truffaut et Claude Chabrol, l’année même où Cannes célébrait Les Quatre Cents Coups de Monsieur Truffaut. D’ailleurs, À bout de souffle part finalement d’une idée originale de Truffaut.
Mais commençons par décrire les idées de Linklater : « Je pense que tout réalisateur expérimenté devrait, à un moment donné de sa carrière, réaliser un film sur la création d’un film.» … « Au fil des ans, mes réflexions m’ont toujours ramené au moment où j’ai réalisé mon premier film.» … « Mais le monde a-t-il vraiment besoin d’un énième portrait suffisant d’un artiste aux prises avec ses difficultés créatives ? » … Lorsque Jean-Luc Godard nous a quittés il y a deux ans, je me suis dit : « Il est temps de faire ce film, un portrait de ce moment unique : la naissance de la Nouvelle Vague.» … “Pour moi, la Nouvelle Vague a changé ma vie.”

Cela dit, nous comprenions les idées derrière le projet. La production a donc été conçue pour refléter son esprit d’indépendance, et même l’aspect cinématographique s’en est inspiré : montage à contraction temporelle, coupes d’acteur, caméra à l’épaule, noir et blanc.
Le film se dévoile immédiatement dès les premières scènes : l’ensemble des cinéastes se présente presque aussitôt. Certains travaillent aux Cahiers du cinéma, où ils rédigent leurs critiques et rêvent de devenir réalisateurs.
Le casting a duré six mois et les acteurs principaux étaient immédiatement sur le plateau : Godard, Truffaut, Chabrol et Schiffman. Linklater déclare : “Ils sont là, devant moi, heureux d’être ensemble en 1959.”
Nouvelle Vague ne suscite certes pas la même émotion que son original, mais il parvient à mettre en lumière les valeurs de ce groupe de cinéastes qui ont apporté un vent de fraîcheur, une réinvention, à l’histoire du cinéma.
Les Acteurs

Le premier acteur à émerger est Guillaume Marbeck, qui affronte Jean-Luc Godard. Photographe de formation, Marbeck livre une première performance qui dépasse toutes les attentes. Calme, taciturne, il s’emporte, s’emporte sur le plateau, discute, sourit, fume sans arrêt et porte toujours des lunettes noires.
Aubry Dullin incarne Jean-Paul Belmondo. Auparavant à l’affiche d’une série télévisée (2014) et d’un court métrage, Feu en fuite (2024), il affronte désormais Belmondo, héros du cinéma français et italien, notamment grâce à son audace et ses rôles acrobatiques. Un rôle certes difficile. On le croise dans le film lorsqu’il boxe, ricanant, un peu maladroit, un peu rauque, admirant les affiches de Bogart dans Le Jour le plus long de l’année, mais il se ressaisira lorsqu’il devra tourner avec Godard, même si son rôle reste imprévisible.


Zoey Deutch incarne Jean Seberg. Actrice américaine, elle a déjà travaillé avec Linklater en 2016 sur Everybody Wants Some!!. Elle a été nommée « nouvelle génération de stars à Hollywood » par la Hollywood Critics Association en 2020. Sa carrière est déjà remarquable. Linklater met en scène l’actrice dans le style de travail entre Godard et Seberg, marqué à nouveau par la tension et les moments fulgurants, mais fondamentalement empreint de respect. Elle offre un modèle de performance, même dans un français fonctionnel pour les années 1960, d’un niveau élevé, tant dans les gros plans que dans les plans d’ensemble sur les avenues parisiennes.
Jodie Ruth Forest incarne Suzanne Schiffman. Pour ceux qui ne le savent pas, Schiffman était une scénariste et réalisatrice de la Nouvelle Vague française. Elle a notamment écrit le scénario de « Tuer la pianiste » de Truffaut (1960). Elle est interprétée par Jodie Ruth Forest, une artiste polyvalente, actrice de théâtre, de cinéma et de télévision, réalisatrice et chanteuse. Dans le film, elle n’est pas particulièrement voyante comparée aux autres, mais elle joue son rôle.
Claude Chabrol incarne Antoine Besson, un jeune acteur à la longue et honorable carrière théâtrale. À l’époque, Chabrol avait environ 29 ans et avait déjà tourné au moins trois films, dont « Le Beau Serge » avec Jean-Claude Brialy.
Bruno Dreyfurst, acteur de cinéma et de télévision, incarne le producteur d’« À bout de souffle », Georges de Beauregard. Un personnage charmant et exubérant.
On n’oublie certainement pas François Truffaut, interprété par Adrien Rouyard, acteur de cinéma et de théâtre dont les sorties sont déjà prévues pour l’année prochaine. À cette époque, Truffaut avait déjà réalisé, comme nous l’avons mentionné, Les Quatre Cent Coups, présenté à Cannes.

Photographie
Le directeur de la photographie de ce film était Raoul Coutard, un homme charmant, interprété par Matthieu Penchinat, comédien, clown, humoriste et réalisateur. On le remarque d’emblée, caméra à l’épaule, un personnage un peu maladroit, quelque peu fantasmagorique.
Pauline Belle
On ne saurait oublier non plus la figure méconnue de Suzon Faye, assistante scripte clé de Godard, incarnée dans Nouvelle Vague par Pauline Belle, une artiste captivante à la longue carrière théâtrale. Dès le premier jour de tournage, elle se présente à Jean Seberg (Zoey Deutch). Suzon Faye a écrit le scénario de quatre films, de Pêcheur d’Islande (1959) à Landru (1962).
Parmi les dizaines d’autres personnages emblématiques, deux autres figures inoubliables de l’histoire apparaissent : Jean Cocteau, qui fait irruption au cinéma aux côtés de Jean-Jacques Le Vessier, et Jean-Pierre Melville, qui fait appel à Tom Novembre. Quel bonheur de les retrouver !
Assistant
Autre figure emblématique : Pierre Rissient, alors assistant réalisateur de Godard. Dans Nouvelle Vague, il est incarné par Benjamin Clery, acteur de cinéma et de télévision dont deux autres films sortiront prochainement. Une performance d’une grande efficacité qui sublime le personnage de Godard.
Directeur photographie
Pour Nouvelle Vague, il faut absolument mentionner le directeur de la photographie David Chambille, un photographe exceptionnel depuis 2012. Il est l’un des photographes préférés de Bruno Dumont pour ses derniers films. Sa contribution à Borgo a également été significative. Avec ses photographies en noir et blanc, Chambille a concrétisé la reconquête d’un film, d’une époque et d’une génération.
Monteur
Un autre mérite revient sans conteste à la cheffe monteur image Catherine Schwartz, qui a su apporter sa précieuse contribution à une entreprise aussi risquée que le concept du film.

NOUVELLE VAGUE
Producteurs………………………………………Michèle & Laurent Pétin
Scénaristes…………………………………………Holly Gent – Vince Palmo
Adaptation et dialogues……………….. .Michèle Halberstadt – Laetitia Masson
Directeur de production………………Robin Welch
1er assistant réalisateur…………………Hubert Engammare
Directeur de la photographie……..David Chambille
Cheffe décoratrice………………………….Katia Wyszkop
Créatrice de costumes…………………. Pascaline Chavanne
Cheffe maquilleuse………………………….Turid Follvik
Chef coiffeur…………………………………….. Franck-Pascal Alquinet
Chef opérateur son……………………….. Jean Minondo
Chef monteur image………………………Catherine Schwartz
Régisseur général……………………………. Jean Bolzinger
Cheffe électricienne ………………………. Sophie Lelou
Directeur des effets visuels………….Alain Carsoux
Générique………………………………………….Oliver Marquézy
Producteur exécutif……………………….. Emmanuel Montamat – John Sloss
Production…………………………………………ARP
En association avec …………………………Detour Filmproduction
Ventes internationales……………………Goodfellas
(cr ph Jean Louis Fernandez, Arpselection)
