avec Reda Kateb, Benoît Magimel, Meriem Amiar

Un film captivant, une histoire d’amitié, un paysage inconnu, des acteurs adorables.

par Roberto Tirapelle

Synopsis

Omar, plus connu sous le nom d’Omar la Fraise, est un bandit à l’ancienne. Contraint à la cavale en Algérie, il vit de petites magouilles, accompagné de son illustre acolyte Roger. Après avoir régné sur le milieu du banditisme français durant des décennies, ils doivent ensemble accepter leur nouvelle vie alors qu’ils n’ont vécu jusqu’à présent que dans la débauche et la violence.

Le premier long métrage du réalisateur Elias Belkeddar est une œuvre savoureuse et dynamique assez centrée pour figurer dans la section “Séances de minuit” du 76e Festival de Cannes . Mais c’est aussi une œuvre appréciée pour certains aspects : l’histoire d’un tandem de voyous, une histoire d’amour, un portrait assez inédit de l’Algérie. Le réalisateur franco-algérien est de retour d’un clip à succès “Disco Maghreb” qui pourrait être le prototype du même “Omar la fraise”.

Belkeddar raconte, dans une interview accordée à la presse du Festival de Cannes, qu’avec l’aide d’un ami producteur, qui vit en Algérie, il y a passé du temps et l’a aidé dans la narration de “Voleurs français en Algérie”. Normalement, ça aurait été l’inverse: des Algériens en France. Le sujet de la narration – poursuit le réalisateur – m’intéressait car il ouvrait mon regard vers un horizon de divertissement, d’histoire, d’image.

(sur la photo le “Climat de France”)

Le tournage a eu lieu en partie à Ouargla au Sahara et beaucoup à Alger, dans différents quartiers populaires de la ville, dont deux en particulier: Bab el Oued et Climat de France, une imposante ancienne caserne militaire française conçue par les Français l’architecte Pouillon. Ce sont deux visions inédites du cinéma, le quartier a été construit dans les années 50. Le complexe est aujourd’hui habité par une population de près de 50 000 personnes. Elle est construite en pierre alors que la norme à l’époque était plutôt en béton armé. L’objectif à l’époque était d’endiguer la crise immobilière.

(sur la photo, à la gauche Reda Keteb, à droite Benoit Magimel)

Compte tenu de ces nouvelles importantes pour entrer dans la philosophie d'”Omar la fraise”, le film est pétillant, plein d’humour, c’est un ballet de deux comédiens (qui font d’ailleurs les pas de danse séparément) Reda Kateb et Benoît Magimel qui non seulement travaillent à merveille ensemble mais ils construisent une histoire d’amitié, et ils la construisent également avec des garçons hooligans tout aussi bons. Il y a aussi une nouvelle interprète féminine, Meriem Amiar qui enrichit le film en nous dressant le portrait d’une femme algérienne déterminée et douce.

Elias Belkeddar est présent à la “Semaine” depuis l’Atelier “5e Promotion Next Step” et présente son court métrage “Un jour de mariage” à la “Semaine” en 2018, également fixé à Alger. Outre “Omar la fraise”, elle a réalisé deux autres films en tant que cinéastes, à savoir “Athéna” et “Mes jours de gloire”.

Elias Belkeddar – Bio
Est réalisateur et producteur chez Iconoclast Films. Après “Todo Se Puede”, tourné à Mexico (prix spécial du jury à Clermont-Ferrand), il réalise “Un jour de mariage”, sélectionné à la 57e Semaine de la Critique (Prix Canal+). Il suit Karim, un voyou français qui traîne son spleen dans les rues d’Alger. Avec ce récit aux allures d’errance existentielle, il esquisse une chronique ténue et délicatement contemplative dont la sensibilité révèle la troublante profondeur.

Omar la Fraise 

CREDITS:
Producteur étranger : Yacine Medkour – Ingénieurs du son : Jean-Luc Audy, Stéphane Thiébaut, Séverin Favriau – Scénaristes : Élias Belkeddar, Thomas Bidegain, Jérôme Pierrat – Directeur de la photo : André Chemetoff – Directeur de production : Eric Lenclud – Attaché de presse (film) : François Hassan Guerrar – Montage : Simon Jacquet – Décors : Arnaud Roth – Auteur de la musique : Sofiane Saïdi – Casting : Fouad Trifi, Karine Malika Bouchama.

(France, Algérie, 2023), 1h32. En salle le 24 mai. (Cinema Olympia Cannes)

(Meriem Amiar)