Espagne-France, 1h55  – Festival de Cannes 2025, compétition – Prix du jury.  Prix Cannes Soundtrack

Avec Sergi López, Bruno Núñez Arjona, Richard Bellamy, Stefania Gadda, Joshua Liam Henderson, Tonin Janvier, Jade Oukid

(édité par Roberto Tirapelle)

Dans son quatrième long métrage, Oliver Laxe construit un film puissant, un road movie qui parcourt le paysage et les âmes de chacun des protagonistes au rythme de la musique techno.

Synopsis: Au cœur des montagnes du sud du Maroc, Luis, accompagné de son fils Estéban, recherche sa fille aînée qui a disparu. Ils rallient un groupe de ravers en route vers une énième fête dans les profondeurs du désert. Ils s’enfoncent dans l’immensité brûlante d’un miroir de sable qui les confronte à leurs propres limites.

Oliver Laxe, réalisateur, scénariste et producteur franco-espagnol, revient à Cannes six ans après Le Feu arrive (2019), un film captivant qui a remporté le Prix du Jury à Un Certain Regard. Fils d’immigrés espagnols, Laxe retourne vivre en Galice à l’âge de six ans. Après des études de communication audiovisuelle, il s’installe à Tanger, au Maroc, où il réalise et autoproduit le film Vous êtes tous capitaines, qui reçoit le Prix FIPRESCI à la Quinzaine des Réalisateurs en 2010. En 2016, il remporte le Grand Prix de la Semaine de la Critique avec Mimosas, tourné dans l’Atlas.

Il est donc un réalisateur indépendant dont l’œuvre est modeste mais extrêmement significative, jalonnée de voyages à travers les paysages qui l’entourent et de voyages intérieurs.

Cette année, il a présenté à Cannes son quatrième long métrage, Sirāt, un road movie puissant, physique et spirituel, qui a remporté le Prix du Jury.

Tout d’abord, que signifie Sirāt ? Dans le Coran, c’est “le pont reliant l’enfer et le paradis”. Comme le dit le réalisateur:  “on pourrait le traduire par “chemin” ou “voie”. Un voyage à deux dimensions, l’une physique, l’autre métaphysique ou spirituelle. Sirāt pourrait être ce voyage intérieur qui vous pousse à mourir avant de mourir, comme dans le cas de Luis, le personnage principal de ce film.”

C’est la synthèse conceptuelle du film, une exploration nuancée de l’individu entre l’homme et la nature, la douleur physique et la contemplation, la marginalisation et la solidarité. C’est aussi un film politique et radical, où le réalisateur « nous jette dans le vide sans filet ». Il est peut-être passé inaperçu à Cannes, au milieu du tourbillon du festival, mais le prix a peut-être ravivé sa signification biblique, celle de l’odyssée de territoires impossibles à apprivoiser sans l’équipement nécessaire.

Sur le plan strictement cinématographique, le film s’exprime à travers les dialogues bruts et clairsemés des personnages, l’utilisation de la lumière, le son qui envahit les gestes et les mouvements, le désert apocalyptique de George Miller ou celui politique de Michelangelo Antonioni. L’establishment est désormais brisé. Enfin, les acteurs, incroyables, mais regardons-les de loin pour ne pas nous blesser.

Acteurs

Sergi López incarne Louis. Il incarne le père qui part à la recherche de sa fille lors de la première rave party du film et qui rejoint ensuite le groupe de marginaux qui tentent d’atteindre la deuxième rave dans le sud du Maroc, près de la Mauritanie. Acteur espagnol chevronné, il possède une carrière inégalée au cinéma, à la télévision et au théâtre. Son interprétation s’intègre parfaitement à un groupe inattendu.

Bruno Núñez incarne Estéban, le fils de Louis. Très jeune acteur, il a déjà joué dans un court métrage et une série télévisée, et travaille actuellement sur une autre série. Il s’intègre parfaitement au contexte du film.

Le groupe qui tente d’atteindre la deuxième rave party comprend un casting de non-professionnels, dont Stefania Gadda (Stef), Joshua Liam Henderson (Josh), Tonin Janvier (Tonin), Jade Oukid (Jade) et Richard Bellamy (Bigui). Acteurs et personnages incroyablement photogéniques, ils se fondent parfaitement dans le paysage, le paradis et l’enfer, et dans la vision du film, avec une maîtrise rare.

Musique

Kangding Ray (de son vrai nom David Lettelier) est un musicien, DJ et producteur français. Récompensé à Cannes pour sa bande originale, il a créé tout au long du film des sons envoûtants, bruts et électriques, qui donnent des frissons. Comme l’explique Oliver Laxe : « Partant d’une techno brute, viscérale, presque mentale, il passe ensuite à une ambiance austère, presque immatérielle, jusqu’à atteindre ce point où le son se désintègre.» Le réalisateur poursuit : « Le désert, son aspect fantomatique et la musique elle-même deviennent des paysages dans notre conscience. »

Équipe

Le reste de l’équipe est identique à celui des films précédents, avec notamment la photographie époustouflante de Mauro Herce, les costumes de Nadia Acimi et le son exceptionnel d’Amanda Villavieja et Laia Casanovas.

Le film a été produit par des sociétés espagnoles, dont El Deseo (la société des frères Almodóvar).

“SIRĀT” un FILM DE OLIVER LAXE

Producteur délégué : Mani Mortazavi
Scénaristes : Santiago Fillol, Oliver Laxe
Directeur de la photo : Mauro Herce
Auteur de la musique : Kangding Ray
Monteur : Cristobal Fernandez
Ingénieures du son : Amanda Villavieja, Laia Casanovas
Coproductrice : Andrea Queralt
Attachée de presse (film) : Viviana Andriani
Décors : Laia Ateca

Coproductions : 4 A 4 Productions, Arte France Cinéma
Productions étrangères : Los Desertores Films, El Deseo, Telefónica – Movistar, Uri Films, Filmes Da Ermida
Exportation / Vente internationale : The Match Factory
Distribution France : Pyramide Distribution

(cr ph Pyramide Distribution)