(sur la photo, de la gauche Lucie Zhang, Noèmie Merlant, Makita Samba)
LES OLYMPIADES de Jacques Audiard
Audiard e une nouvelle génération française en quête
par Roberto Tirapelle
Synopsis: Paris 13e, quartier des Olympiades. Émilie rencontre Camille qui est attiré par Nora qui elle-même croise le chemin de Amber. Trois filles et un garçon. Ils sont amis, parfois amants, souvent les deux.
Couronné par la Palme d’or en 2015, le cinéaste français Jacques Audiard revient en Compétition avec Les Olympiades, son neuvième long métrage. L’histoire de Jacques Audiard à Cannes est prestigieuse: après avoir fait ses premiers pas en 1994 à la Semaine de la Critique avec Regarde les hommes tomber, il est couronné du Prix du scénario pour Un hèros très discret en 1996. Il reçoit le Grand Prix en 2009 pour Un Prophète et la Palme d’or pour Dheepan en 2015.
Avec Les Olympiades, on s’assure désormais de l’autorité de mise en scène de Jacques Audiard en réussissant à croiser les genres cinématographiques les plus divers et en prenant soin de valoriser les personnages avant tout à la lumière de chaque sujet. Aujourd’hui Les Olympiades, comédie post-romantique ou plutôt romantique 2.0, multiculturelle, érotique, nous emmène dans le 13e arrondissement de Paris, appelé justement du nom du titre, car il accueillait autrefois les jeux olympiques.
Audiard a également fait appel à deux collaborateurs d’exception: la scénariste Céline Sciamma, à qui l’on doit le sublime et sensible Portrait de la jeune en feu , et à Lèa Mysius , réalisatrice du film Ava. Les Olympiades est son premier film tourné en noir et blanc sec par Paul Guilhaume.
Adapté des romans graphiques de l’Américain Adrian Tomine, connu notamment pour ses illustrations à la fois drôles et mélancoliques dans le New Yorker,le cinéaste entrelace les histoires de trois personnages pour raconter leur quotidien, leurs amours, leurs réflexions, et vivre à leur manière: quelqu’un dans le sexe, ou en étude, ou au travail.
Jacques Audiard sur le choix des actrices, de l’acteur e sur le travail avec eux:
“Christel Baras, la directrice de casting, a été la cheville ouvrière du choix des acteurs. C’est à elle que je dois Lucie, Makita, Noémie et Jehnny. Parce que les membres de la troupe étaient inégalement expérimentés, nous avons beaucoup travaillé en amont : répétitions pour le jeu, bien sûr, mais également des répétitions corporelles pour affronter avec le plus de sérénité possible les scènes de sexe. Trois jours avant le début du tournage, nous avons filé sans interruption l’intégralité du scénario sur la scène d’un théâtre parisien. Ça a été l’occasion pour les acteurs de se voir jouer les uns les autres, de constater ce qui marchait ou non, et de prendre confiance. Autre chose: en répétant beaucoup nous gagnions l’assurance d’un tournage rapide, et donc de limiter notre exposition à la Covid.”
Les interprètes de ce genre de films sont la partie la plus importante et l’ont démontré avec une large appréciation. Il y a bien sûr Noémie Merlant qui, avec cette interprétation glaciale et voluptueuse, s’affirme comme l’actrice de ce succès qu’elle a remporté avec ses douze films de carrière. Mais les vraies surprises viennent de Lucie Zhang, bilingue chinois et français, assez décontractée et directe pour nous demander si elle en est à sa première apparition et de Makita Samba, lumineuse, présente, fantomatique, sensorielle, toutes qualités qui convergent ensemble, nommé en décembre dernier pour la Lumière de “la révélation masculine de l’année”.
Quelques déclarations
Jacques Audiard sur le choix des actrices, de l’acteur et sur le travail avec eux:
“Christel Baras, la directrice de casting, a été la cheville ouvrière du choix des acteurs. C’est à elle que je dois Lucie, Makita, Noémie et Jehnny. Parce que les membres de la troupe étaient inégalement expérimentés, nous avons beaucoup travaillé en amont : répétitions pour le jeu, bien sûr, mais également des répétitions corporelles pour affronter avec le plus de sérénité possible les scènes de sexe. Trois jours avant le début du tournage, nous avons filé sans interruption l’intégralité du scénario sur la scène d’un théâtre parisien. Ça a été l’occasion pour les acteurs de se voir jouer les uns les autres, de constater ce qui marchait ou non, et de prendre confiance. Autre chose: en répétant beaucoup nous gagnions l’assurance d’un tournage rapide, et donc de limiter notre exposition à la Covid.”
Une question à Lucie Zhang:
Quelle relation entretenez-vous avec le personnage d’Émilie?
“C’est complexe ! Parfois je la déteste, parfois je l’adore, parfois je la juge… Mais au final on s’entend bien. J’ai essayé de la connaître de mieux en mieux jusqu’à devenir elle au moment du tournage. Ça a été un vrai voyage spirituel.”
A Makita Samba:
Camille n’est pas un personnage très sympathique. Comment avez-vous envisagé son évolution
à mesure que le film avance et qu’on le voit baisser les armes?
“C’était une grande partie du travail, de ne pas être sympa. On ne voit pas beaucoup Camille dans son métier de prof, mais j’ai énormément travaillé cet aspect. J’ai parlé avec des professeurs, essayé de comprendre ce que c’était, d’être devant une audience de jeunes à quiil faut transmettre des choses, en étant humain mais pas trop, en posant des limites… J’ai beaucoup construit le personnage autour de ça, de ces scènes qu’on ne voit pas.”
Et à Noémie Merlant:
Il y a eu aussi beaucoup de travail en amont pour les scènes de sexe?
“Oui, toujours avec Stéphanie Chêne, la chorégraphe. Les corps parlent autant que les mots, et nous voulions raconter un maximum de choses à travers ces scènes d’intimité. Beaucoup de gestes étaient donc chorégraphiés, comme une danse. Or, plus une scène de sexe est préparée, comme quelque chose qui doit donner du sens, plus ça devient du travail, et plus ça détend.”
(Les déclarations sont extraites du dossier de presse)
Les Olympiades, Paris 13e – 2021, France.
Réalisation Jacques Audiard – D’après les nouvelles Amber Sweet/Killing and Dying/Summer Blonde/Hawaiian Getaway – Musique originale Rone. CAST: Émilie: Lucie Zhang – Camille: Makita Samba – Nora: Noèmie Merlant – Amber Sweet: Jehnny Beth – Eponine: Camille Leon-Fucien – Stéphanie: Oceane Cairaty
(cr. ph. Shanna Besson)