Belgique / France 2025 1h18 – 64^ Semaine de la Critique

Avec  Léa Drucker, Anamaria Vartolomei, Jules Delsart, Alex Descas, Laurent Capelluto

(édité par Roberto Tirapelle)

Dans son deuxième long-métrage, Laura Wandel propose un film puissant sur un sujet très sensible, à l’impact fort et général. Les deux protagonistes façonnent avec brio le dénouement extrêmement positif du film.

Synopsis:  Adam, 4 ans, est hospitalisé pour malnutrition à la suite d’une décision de justice. Lucy, l’infirmière en chef, autorise la mère d’Adam à rester auprès de son fils au-delà des heures de visite fixées par le juge. Mais la situation se complique quand celle-ci refuse une nouvelle fois de quitter son fils. Dans l’intérêt de l’enfant, Lucy fera tout pour venir en aide à cette mère en détresse.

La réalisatrice et scénariste belge Laura Wandel revient sur le devant de la scène avec son deuxième long métrage, qui a ouvert la Semaine de la Critique cette année. Elle a débuté sa carrière en 2007 avec son film de fin d’études, Murs, sélectionné dans de nombreux festivals, tout comme son deuxième court métrage, O négatifs. En 2021, elle réalise son premier long métrage, Un Monde, primé au Festival de Cannes et dans de nombreux autres festivals. Ce premier film a rencontré un vif succès auprès des critiques et du public.

Son deuxième film était très attendu et a reçu un accueil très positif, tant pendant la Semaine du Film qu’en salles cette semaine. C’est également grâce à ses deux actrices principales (Léa Drucker et Anamaria Vartolomei), qui ont eu un impact considérable sur le film.

Le film est court, car il résume avec intensité les urgences impliquant les hôpitaux pédiatriques et le système judiciaire. L’action se déroule donc dans un hôpital pour enfants. Laura Wandel explique son attrait pour le monde de l’enfance. C’est le pédiatre du réalisateur qui l’a orientée vers l’hôpital Saint-Pierre de Bruxelles, un hôpital public très social.

Le directeur de l’hôpital a fait passer le directeur pour un interne et, comme elle le dit elle-même : « Cela m’a permis d’assister aux réunions de service et aux consultations, et donc de comprendre le système en personne, la hiérarchie entre médecins et infirmières, et de mesurer l’impact des parents sur la prise en charge de leurs enfants. »

Après tout, le monde de l’enfance était déjà au cœur de son premier film, Un Monde. Celui-ci se concentre donc également sur un enfant suivi pour une alimentation inadaptée et confronté à une ordonnance du juge limitant les visites de sa mère. L’infirmière en chef (Léa Drucker) met à profit son expérience pour gérer au mieux les soins de l’enfant et équilibrer la relation avec sa mère (Anamaria Vartolomei) pendant son séjour à l’hôpital.

Le thème central du film, dans la continuité de ce qui précède, est la hiérarchie. La réalisatrice s’intéresse aux différentes hiérarchies, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’hôpital : entre médecins et infirmières, et à l’extérieur, à travers la loi qui fait respecter les droits. Comme le dit la réalisatrice : « L’enfant est placé au bas de l’échelle, car il n’a aucun pouvoir de décision.» Elle poursuit : « L’intérêt humain est ce que je veux remettre au centre.»

Laura Wandel suit les personnages avec minutie cinématographique du début à la fin, déplaçant la caméra sur leurs corps et leurs gestes à un rythme effréné et intense. Un film aussi puissant serait la continuation de l’œuvre d’une cinéaste de longue date, mais sa carrière ne fait que commencer. C’est amplement mérité.

Actrices

Léa Drucker incarne Lucy, l’infirmière en chef du service pédiatrique. Actrice à la carrière légendaire, elle a toujours joué au plus haut niveau. Après tout, il fallait une actrice de ce calibre pour répondre aux exigences du réalisateur. Léa Drucker incarne parfaitement son personnage, à la fois dur en apparence et fragile, et sa dualité dans ces deux aspects est étonnante.

Anamaria Vartolomei incarne Rebecca, la mère du petit Adam. Elle est également une actrice confirmée, notamment grâce à son rôle dans L’Événement d’Audrey Diwan, où elle a remporté le Lumière de la meilleure actrice et le César de la meilleure révélation féminine en 2022. Elle a également récemment joué dans « Le Comte de Monte-Cristo », où elle a interprété le magnifique rôle d’Haydée. De Gaulle d’Antonin Baudry est prévu pour 2026, suivi de Les Yeux verts de Fanny Liatard et Jérémy Trouilh. Dans L’Intérêt d’Adam, elle est forte et vulnérable, et malgré sa beauté, elle s’intègre parfaitement au rôle, exprimant à la fois colère et fragilité physique.

Acteur

Jules Delsart est Adam, et il mérite d’être mentionné car il n’a jamais joué et, à un âge si jeune et fragile, il avait dans ses yeux une force rare même lorsqu’il la partageait avec les adultes et la caméra.

Casting technique

De nombreux techniciens du film ont été repris de son premier long métrage, Un Monde. À commencer par le directeur de la photographie Frédéric Noirhomme, qui a réalisé un travail remarquable avec des prises répétées et continues. Grâce au travail de montage ultérieur de Nicolas Rumpl. L’équipe son a également joué un rôle important dans ce film, les deux techniciens David Vranken et Mathieu Cox prouvant que le spectateur était immergé dans l’environnement, même grâce à l’utilisation de sons hors champ.

Laura Wandel déclare : « Ce n’est pas un film politique, mais c’est un signal d’alarme sur les hôpitaux et le système de protection de l’enfance. » Le cinéma peut certainement susciter le débat et peut-être faire bouger les choses. Une culture du réel.

L’intérêt d’Adam de Laura Wandel

Fiche Technique
Scénario : Laura Wandel
Photographie : Frédéric Noirhomme
Montage : Nicolas Rumpl
Production : Delphine Tomson
Sociétés de production : Les Films du Fleuve, Les Films de Pierre, Dragons Films, Lunanime, en association avec 3 SOFICA
Société de distribution : Memento Distribution (France)

(cr ph Memento Distribution)

(de gauche Laura Wandel, Léa Drucker, Anamaria Vartolomei, cr ph Semaine de la Critique)