Sortie en France le 16-10-2024
Première mondiale: Cannes Première – Festival de Cannes 2024
Avec: Jérémie FÉLIX KYSYL – Martine CATHERINE FROT – Vincent JEAN BAPTISTE DURAND – L’abbé JACQUES DEVELAY – Walter DAVID AYALA – Jean-Pierre SERGE RICHARD• Anmie TATIANA SPIV-AKOVA
par Roberto Tirapelle
Alain Guiraudie raconte les émotions de ses personnages, mêlant comédie et noir, aux couleurs de l’automne rural. Un casting intéressant qui s’est immergé dans le personnage sensoriel souhaité par le réalisateur.
Synopsis
Jérémie revient à Saint-Martial pour l’enterrement de son ancien patron boulanger. Il s’installe quelques jours chez Martine, sa veuve. Mais entre une disparition mystérieuse, un voisin menaçant et un abbé aux intentions étranges, son court séjour au village prend une tournure inattendue…
Alain Guiraudie, réalisateur, scénariste et écrivain français, revient à Cannes avec “Miséricorde”, une histoire qui se déroule au cœur d’un village ardéchois. Sa carrière a débuté avec des courts métrages pour lesquels il a également écrit les scénarios correspondants. Avec le moyen métrage « Ce vieux rêve qui bouge » (2001), il se présente à la Quinzaine des Réalisateurs et remporte le Prix Jean-Vigo. Puis en 2003 il passe au long métrage et en réalise six. Il revient à la Quinzaine avec « Le Roi de l’évasion » (2009) et remporte le Prix de l’Âge d’or. Avec « L’inconnu du lac » (2013), il remporte le prix de la mise en scène à Cannes. Il reviendra à Cannes avec « Rester Vertical » (2016).
Son cinéma se caractérise par les racines populaires auxquelles le réalisateur était lié depuis sa jeunesse. Il raconte ainsi des personnages avec un style qui touche aux thèmes du désir et de la sensorialité. Même avec Miséricorde il poursuit les mêmes objectifs avec un parcours policier.
Guiraudie confirme que ses histoires et ses personnages sont originaux, soutenus par un scénario précis, qui exprime une narration concise malgré les chemins ruraux et les nombreux silences que traverse le film.
Il vaudra mieux y aller dans l’ordre. D’abord parce que « Miséricorde ». Selon la pensée de Guiraudie : « Pour moi, la Miséricorde, plus que la question du pardon, c’est l’idée de l’empathie, de la compréhension de l’autre au-delà même de toute morale. C’est l’impulsion vers l’autre. C’est un mot démodé, qu’on n’utilise plus beaucoup, et qui correspond très bien au film, à son côté intemporel.”
Comme nous le disions, c’est un film lié au passé. Guiraudie déclare d’ailleurs : Oui, j’ai beaucoup pensé à ma jeunesse. J’ai mis beaucoup de sentiments d’adolescent dans ce film qui me restent. le cinéma me permet de mêler mon expérience avec la grande histoire du cinéma et le monde. »
On disait aussi que Miséricorde est un thriller. Le réalisateur a sûrement quelques références à cet égard comme Hitchcock ou Fritz Lang, ou en voyant comment Guiraudie tourne ou écrit mêle obscurité, mystère, comédie on peut penser à un Chabrol. Écoutons ce que dit le réalisateur : « Je suis très attaché à mes personnages. Je mets une part de moi dans chacun d’eux. Si je dois citer un réalisateur, bizarrement, celui qui a plané au dessus de ce film c’est Bergman. Cela n’a pas grand chose à voir avec le film noir mais avec Bergman il y a une grande pitié…” “J’ai plutôt travaillé sur un mélange de. genres. » Et c’est là, à notre avis, un aspect fondamental de la poétique de Guiraudie.
Les acteurs
FÉLIX KYSYL est Jérémie, le protagoniste qui revient à Saint-Martial. C’est un acteur qui a très bien débuté avec le théâtre après un passage au Conservatoire d’Art Dramatique. Il fait ses débuts sur scène dans une pièce de Feydeau et poursuit dans le théâtre entre répertoire classique et contemporain. Parallèlement, il laisse également sa marque à la télévision avec diverses productions, notamment des romans policiers. Il a également joué cette année un rôle dans une série politique du créateur du Baron Noir « La Fièvre ». Il a commencé à travailler au cinéma en 2015 et a joué dans une dizaine de films. Dans « Miséricorde » il nous propose une interprétation intense qui mêle un style contemporain à un style plus classique, et il y a quelque chose qui continue de couler sous la peau, des tensions et des envies. Guiraudie exprime son idée : « Quelque chose à l’intérieur du regard. Cela me rappelle les acteurs de l’âge d’or Hollywood. Il peut être à la fois un ange et un démon. Il apparaît à Cannes en 2021 avec « Des Hommes » aux côtés de Gérard Depardieu et, hasard, de Catherine Frot.
CATHERINE FROT est Martine, la veuve du boulanger. Elle est l’une des actrices les plus populaires de France, avec une immense carrière au théâtre et au cinéma. Elle parvient toujours à se fondre dans n’importe quel rôle et même dans « Miséricorde » elle était parfaite dans sa franchise.
JEAN BAPTISTE DURAND est Vincent, le fils du boulanger. Il est réalisateur et scénariste ainsi qu’acteur. Dans le film il a un rôle assez fort, ami d’enfance avec Jérémie mais aussi résultat de tensions considérables.
JACQUES DEVELAY est l’abbé. Il a commencé à jouer assez tard parce qu’il avait d’abord fait d’autres travaux. Cependant, malgré cela, il a joué de nombreux rôles, notamment ecclésiastiques. Il semble qu’il ait fait une année de séminaire avant de décider de ne pas devenir prêtre. Dans le film, il voulait également des vêtements très simples, semblables à ceux que portent habituellement les prêtres. Son personnage est un prêtre très inhabituel qui induit la miséricorde. A 72 ans, une interprétation un peu euphémique mais bien réelle.
Photographier
La direction de la photographie a été confiée à Claire Mathon, une photographe résolument intéressante et au beau parcours. Elle est nominée avec un autre film de Guiraudie « L’Inconnu du lac », tandis qu’elle est primée à plusieurs reprises avec « Portrait de la jeune fille en feu », film emblématique, ainsi qu’avec « Enquête sur un scandale d’État ». Avec « Miséricorde », il exprime des couleurs automnales qui s’accordent très bien avec le décor champêtre et le genre du film.
“MISÉRICORDE” un film de Alain Guiraudie
Scénario ALAIN GUIRAUDIE
- Direction artistique LAURENT LUNETTA
- Image CLAIRE MATHON
- Décors EMMANUELLE DUPLAY
- Costumes KHADIJA ZEGGAÏ
- Maquillage Coiffure MICHEL VAUTIER
- Assistant réalisateur FRANÇOIS LABARTHE
- Casting LAETITIA GOFFI, JULIE ALLIONE
- Son VASCO PEDROSO,
JORDI RIBAS, JEANNE DELPLANCQ, BRANKO NESKO C.A.S - Montage JEAN-CHRISTOPHE HYM
- Musique originale MARC VERDAGUER
- Direction de production ISABELLE TILLOU
- Direction de postproduction DELPHINE PASSANT • Un film produit par CHARLES GILLIBERT • Producteurs associés ROMAIN BLONDEAU, MÉLANIE BIESSY
- Une coproduction CG CINÉMA, SCALA FILMS, ARTE FRANCE CINÉMA,
ANDERGRAUN FILMS, ROSA FILMES - Avec la participation de ARTE FRANCE, OCS, LES FILMS DU LOSANGE