Réalisé par: Cédric Jimenez
Année de production : 2022 Pays : FRANCE Durée : 105 minutes Date de sortie : 5 octobre 2022
CRÉDITS: Olivier DEMANGEL – Scénario / Dialogues; Nicolas LOIR – Images; Jean-Philippe MOREAUX – Décors; Laure GARDETTE – Montage; Guillaume ROUSSEL – Musique; Cédric DELOCHE – Son
CASTING: Jean Dujardin, Anais Demoustier, Sandrine Kiberlain, Lyna Khoudri, Jérémie Renier.
par Roberto Tirapelle
SYNOPSIS
Une plongée au cœur de l’Anti-Terrorisme pendant les 5 jours d’enquête qui ont suivi les attentats du 13 novembre.
Un roman policier très serré et bien construit suscite de l’émotion mais aussi du pragmatisme.
Le titre a un sens très sérieux, sobre, synthétique, très en phase avec un sujet aussi délicat.
Le film reconstitue en détail les 5 jours qui ont suivi le massacre du 13 novembre, qui reste toujours une plaie ouverte en France. Le film évoque le premier long métrage du réalisateur Aux yeux de tous (2012), un film entièrement monté à partir d’images de vidéosurveillance, où une gare de Paris Austerlitz a été touchée. Jimenez évoque les opérations policières menées par le Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN), une unité spéciale de la gendarmerie nationale française spécialisée dans les actions antiterroristes, dirigée par Fred (Jean Dujardin), fidèle protagoniste du deuxième long métrage de Cédric Jimenez, La French, inspiré du juge Pierre Michel assassiné à Marseille.
Les enquêtes de novembre sont une course contre la montre, et l’activité policière s’enrichit sur l’identification des suspects, leurs déplacements, les liens avec les amis, les informateurs, les cellules, à un rythme effréné.
Jimenez bouge bien dans le roman policier, après que tous les quatre films de sa précédente carrière le prouvent, dont Bac Nord, également aux prises avec les Brigades anti-criminalité de Marseille, également présenté à Canne hors compétition. Jimenez travaille très bien sur les émotions et le stress, il approfondit beaucoup moins bien les personnages individuels. Cependant, les interprètes sont tous très bons dans leur rôle, froids et pragmatiques, même s’ils sont incapables d’empathie avec le spectateur.
Quelques déclarations
Vous avez retravaillé le scénario avec Olivier Demangel. Quel fut votre apport?
Cédric Jimenez (réalisateur):
“Oui. Nous avons travaillé ensemble sur la densité de l’enquête et sur son amplitude. L’impossibilité de trouver deux hommes recherchés dans une métropole comme Paris. Et ce, sans connaître leur identité. C’était comme chercher une aiguille dans une botte de foin. J’ai demandé à Olivier de potentialiser l’envergure de cette enquête. À la base le scénario était un peu moins ample mais tout était là. Toute la dramaturgie. Le fait que ce soit purement un film d’enquête, qu’il y ait très peu de personnages développés, en tout cas dans leur intimité et que l’intrigue se passe sur cinq jours. En fait j’ai juste ouvert le scope du scénario.”
Sur un tel sujet, pourquoi faire le choix de la fiction plutôt que celui du documentaire?
Olivier Demangel (scénariste):
“Sur un tel sujet, tous les choix sont difficiles. On est comme astreint à une forme de vérité. Faire le choix de la fiction est plus difficile encore que celui du documentaire : il faut trouver l’axe, le cadre, le point de vue dans lequel l’histoire va pouvoir avoir lieu – surtout sur un sujet aussi compliqué à aborder. C’est pourquoi NOVEMBRE est une fiction qui ne repose pas sur la psychologie des personnages ou sur leur intimité. En ce sens je dirais qu’il y a un côté hybride au film. La volonté de reconstituer méticuleusement le réel comme le ferait un documentaire et en même temps la puissance de la fiction par l’incarnation. Le film raconte de fait la manière dont vont s’entrechoquer le collectif de la SDAT, la police antiterroriste, et Sonia (Samia dans le film), qui fut un témoin plus que décisif dans l’enquête.”
