1h38 | France | biopic | sortie le 18 décembre 2024
avec Sandrine Kiberlain : Sarah Bernhardt – Laurent Lafitte : Lucien Guitry – Amira Casar : Louise Abbéma – Arthur Mazet : Sacha Guitry – Mathilde Ollivier : Charlotte Lysès – Laurent Stocker : Pitou – Sylvain Creuzevault : Edmond Rostand – Arthur Igual : Émile Zola
par Roberto Tirapelle
Le nouveau film de Guillaume Nicloux porte sur Sarah Bernhardt, un biopic original qui rompt avec les clichés traditionnels. Sandrine Kiberlaine est incandescente dans le rôle.
Synopsis: Paris, 1896. Sarah Bernhardt est au sommet de sa gloire. Icône de son époque et première star mondiale, la comédienne est aussi une amoureuse, libre et moderne, qui défie les conventions. Découvrez la femme derrière la légende.
On connaît Guillaume Nicloux, romancier, réalisateur, scénariste, pour sa polyvalence dans la création de ses œuvres, toujours un peu en dehors des schémas établis, voire des films de genre très intenses dans les années 2000 comme le noir, pour ensuite s’essayer à d’autres espaces. Un réalisateur intéressant qui, grâce à ses acteurs de haut calibre, signe des œuvres originales sélectionnées dans les festivals les plus importants. Il est l’auteur d’une douzaine de romans et de nouvelles et le réalisateur d’une vingtaine de longs et courts métrages.
Avec « Sarah Bernhardt, la Divine », elle a voulu se lancer dans une entreprise encore plus difficile, le biopic. Malgré cela, Nicloux n’abandonne pas ses objectifs et crée une œuvre audacieuse et dérangeante. Outre le copieux travail de scénario réalisé et dont nous parlerons plus tard, Nicloux a éliminé les modalités habituelles du biopic traditionnel et du récit totalement réaliste.
Guillaume Nicloux, dans sa nature, a souvent été amené à s’intéresser à des personnages à contre-courant et nous rapportons ses propos très justes sur « le divin » : « Sarah Bernhardt fait partie de ces gens vampires, capables de vous aspirer avec leur présence, leurs demandes et leurs contradictions, leur générosité et leurs excès.
Nicloux a voulu exprimer dans le film la modernité de Bernhardt avec la libération patriarcale, voire l’amour bisexuel et le mépris de l’autorité. Nicloux déclare : « il sait diriger un théâtre, il s’occupe des costumes, des décors, il coupe ses parties et réécrit le texte si cela ne lui convient pas ».
Le film débute sur la scène du Théâtre de la Renaissance avec « La Dame aux Camélias » en 1896 dans la scène de son agonie et de sa mort et où Lucien Guitry, l’un des plus grands comédiens de son temps, comme Sarah, arrive à son chevet . Lucien était d’ailleurs à cette époque directeur du Théâtre de la Renaissance. Un autre moment de sa vie dans lequel se déroule le film est celui de l’amputation de la jambe de Bernhardt, où depuis l’hôpital elle racontera au jeune Sacha Guitry l’histoire romantique et impétueuse qu’elle a vécue avec son père Lucien.
Scénariste
Le travail effectué par Nathalie Leuthreau avec Nicloux a permis d’atteindre les objectifs que le réalisateur s’était fixés. D’ailleurs, Leuthreau elle-même l’exprime ainsi : « Sarah Bernhardt, The Divine » n’est donc pas un biopic mais un portrait inspiré de la vie de Sarah Bernhardt. Une Sarah dessinée par un geste libre, à son image, qui assume le mensonge dans sa plus belle sincérité. D’après les déclarations qui ont été publiées, Nicloux savait peu de choses sur la grande star et c’est l’histoire que Leuthreau lui rapportait qui commença à le fasciner. En fait, le scénariste a fait beaucoup de recherches et a dévoilé les moments de l’histoire très progressivement. De plus, les faits choisis pour le film sont également peu connus et peu documentés. Leuthreau affirme en outre que la divine était « dotée d’une voix captivante et d’un magnétisme rare »… « Une femme dévorant la vie, jouissant de tous les plaisirs et savourant l’interdit. »
Artistes
Sandrine Kiberlain est Sarah Bernhardt. Kiberlain, actrice, réalisatrice et chanteuse française, possède un calibre artistique que nous connaissons tous et qui n’a donc pas besoin d’être présenté. Sa performance est étonnante car elle s’immerge totalement dans sa peau et sa voix. Il a décidé de mettre le feu, même hors scène, à son énergie et à sa liberté, et à son autorité. Son interprétation est celle que Kiberlain elle-même déclare : “Elle est hors mesure, hors centre, elle dort et elle répète en rond, elle est entourée d’animaux sauvages… Elle est libre de tout et même de ses paroles, mais pas de rien. Je ne peux même pas faire appel à ce courage, puisqu’il n’y a rien, rien de pensé, rien de calculé, rien de conscient. Elle est sans limites.”
Laurent Lafitte est Lucien Guitry. Lafitte, comédien, metteur en scène et humoriste, est devenu l’un des talents les plus reconnus du théâtre (à la Comédie-Française et en dehors) et du cinéma et de la télévision. On l’a vu en 2024 dans « Le Comte de Monte-Cristo », on le retrouvera bientôt dans deux autres films. Dans la vie, Lucien était un acteur aussi connu que sa collègue Sarah, et l’un de ses meilleurs amis, et il était plus jeune qu’elle. Le rôle de Lafitte n’était pas du tout facile car Bernhardt répandait des flèches et de l’amour en même temps, mais le grand acteur réagit bien sans jamais perdre l’équilibre, c’est en effet un très bon pendant.
Musique
Le film utilise une bande son intéressante utilisant Ravel, Debussy, Chopin, Greig, Franck, Schubert mais surtout ils sont allés chercher des compositions de Reynaldo Hahn, un musicien très connu en France. En plus d’être compositeur, il était chef d’orchestre, critique musical et chanteur, introduit dans les salons les plus exclusifs de Paris. En tant que musicien, il était très proche de Sarah et ils ont eu une grande intuition en incluant sa musique.
Costumes, direction artistique, maquillage et coiffure
Pour réaliser un tel film, on a laissé place à une gamme très colorée de costumes créés par Anaïs ROMAND avec ce goût de salon de théâtre de la fin du XIXe siècle, sur fond de décors et d’accessoires consciencieusement excessifs, soigneusement fournis par Olivier Radot, intégrés par le merveilleux maquillages de Christophe OLIVEIRA et les coiffures délicieuses et extravagantes de Jeanne MILON.
“sarah bernhardt, la divine”
Réalisateur Guillaume NICLOUX – Scénario Nathalie LEUTHREAU – Adaptation et dialogues – Nathalie LEUTHREAU et Guillaume NICLOUX – Production LES FILMS DU KIOSQUE
Producteurs François KRAUS et Denis PINEAU-VALENCIENNE – Producteur associé René KRAUS
Directeur de la photographie Yves CAPE AFC – Direction artistique Olivier RADOT –
Créatrice des costumes Anaïs ROMAND – Premier assistant réalisation Aurélien FAUCHET
Son Olivier DÔ HUU / Thomas DESJONQUÈRES / Olivier WALCZAK – Montage Guy LECORNE LMA / Karine PRIDO – Casting Brigitte MOIDON / Elise CRESSON – Maquillage Christophe OLIVEIRA – Coiffure Jeanne MILON – Accessoiriste Christophe OFFRET – Cadre Romain FISSON – Étalonnage Richard DEUSY
Producteur exécutif Sylvain MONOD – En coproduction avec TF1 FILMS PRODUCTION / FILS PROD UMEDIA
Avec le soutien de CANAL+ Avec la participation de CINÉ+ OCS – Avec la participation de TF1
En association avec MEMENTO INTERNATIONAL – En association avec COFINOVA 20 / ENTOURAGE SOFICA 3 / CINÉMAGE 18 / SG IMAGE 2023 SG IMAGE 2022 / COFIMAGE 35 /CINÉCAP 8 / PALATINE ÉTOILE 22 / UFUND
Ventes internationales MEMENTO INTERNATIONAL – Distribution France MEMENTO DISTRIBUTION
(cr ph Les Films du Kiosque)